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Soulouque

SOUS LA RUBRIQUE REMOBILISATION DES FORCES ARMÉES

Création d’une milice pour que se perpétue PHTK

[Un officier de l’Armée de Jovenel Moïse saluant le ministre de l’Intérieur]

La préoccupation de Michel Martelly en faisant le choix de Jovenel Moïse pour le succéder à la présidence est la perpétuation du Parti haïtien tète kale (PHTK), seul moyen de lui assurer l’impunité à vie. Car, en attendant que ses avocats se démènent pour reculer l’aboutissement de ses démêlés avec la justice fédérale, il souhaite retourner au pouvoir, en devenant le successeur de celui qui l’a remplacé au Palais national. Tel est le plan concocté avec la propagande menée autour de la remobilisation des Forces armées d’Haïti démobilisées. Dans la mesure où le corps militaire que l’actuel président haïtien cherche à mettre sur pied, sous la houlette d’Hervé Denis, constitue une force personnelle, voire même privée, inventée pour défendre les intérêts de tèt kale, il n’a rien de commun avec la défense du territoire haïtien ou celle des citoyens.

Au Palais national et dans des secteurs politiques proches de la famille présidentielle, on fait état de l’organisation d’une milice personnelle de Jovenel Moïse, en gestation, en vue de doter le PHTK de sa propre « force de frappe », une stratégie visant à assurer sa pérennité. Tel est le concept, dit-on, qui a été lancé par Michel Martelly dans le cadre de la préparation de son retour au pouvoir. Seul moyen d’éviter les poursuites judiciaires qui sont susceptibles d’être lancées contre lui et sa famille, dans le pays; ou bien de tenir en respect les procureurs fédéraux se trouvant à ses trousses et ayant dans leurs lunettes son fils aîné et sa femme. À en croire certains proches de l’ex-famille présidentielle, les avocats qu‘a engagés le chanteur du compas lui ont donné l’assurance de pouvoir faire reculer une poursuite fédérale contre lui et sa famille. Mais ils lui auraient conseillé d’œuvrer sur le terrain, en Haïti, pour qu‘il continue de bénéficier de l’immunité « sous quelque forme que ce soit ». Aussi maintient-il les pressions sur son dauphin pour qu’il ne renonce au projet de remobilisation de l’Armée. De fait, en dépit des « remontrances» dont Moïse serait l’objet de la part de la communauté internationale repoussant l’idée de réorganisation de l’ancienne Armée, il continue de tenir bon, restant accroché au concept établie par son prédécesseur.

Le ministre Denis se dit en plein dans la cible

Bien que, visiblement, les ressources manquent pour assurer le fonctionnement normal d’une armée, un corps traditionnellement budgétivore, le ministre de l’Intérieur et de la Défense nationale, Hervé Denis, se dit en plein dans la cible en ce qui concerne la mise sur pied de l’Armée. Aussi a-t-il annoncé la tenue d’une parade de ce corps, le 18 novembre, date anniversaire de la bataille de Vertières, l’ultime affrontement de l’Armée indigène avec les troupes de Napoléon, sous la direction du général Rochambeau.

En effet, lors d’une cérémonie, lundi 13 novembre, au ministère qu’il dirige, M. Denis a présenté des membres de l’Armée (milice) de Jovenel Moïse. Selon lui, cette présentation suffit pour convaincre tout le monde que le corps créé par ce dernier est bel et bien présente et qu’elle est prête à rendre les services que le régime Moïse-Lafontant entend lui assigner.

Les différentes composantes de cette armée auront des responsabilités différentes, comme, par exemple, interventions post-cycloniques ou toute autre calamité naturelle, soins médicaux, entretiens des installations sanitaires, etc.

Des personnes évoluant dans l’orbite du pouvoir ont laissé entendre que Jovenel Moïse et son équipe tèt kale se proposent de confier à son Armée les tâches actuellement remplies par la brigade BOID de la Police nationale déployées quand il s’agit de réprimer des manifestants mobilisés contre l’administration Moïse-Lafontant.

Parlant de la remobilisation de l’Armée il faut mentionner le cas d’un affrontement sanglant qui a eu lieu à Grand Ravine, bidonville situé à la 5e avenue Bolosse, dans l’aire de la mission Maranatha, à Martissant.

Affrontement sanglant entre des bandits et des policiers de l’UDMO

Deux policiers de l’UDMO ont trouvé la mort, lorsqu’ils s’étaient retrouvés nez à nez avec un groupe de criminels lourdement armés, dans le cadre d’une opération dont l’objectif consistait à pacifier cette zone, et, le cas échant, procéder à l’arrestation des fauteurs de troubles.

En effet, selon des déclarations du porte-parole de la Direction départementale de l’Ouest, deux policiers, identifiés comme Philidor Guy Evens Philidor et Jimmy Boyard ont été tués par balles, le lundi 13 novembre, tandis que quatre autres, blessés, ont été acheminés à l’hôpital.

Le porte-parole de la Police a indiqué que trois hommes identifiés comme étant des bandits ont été mis hors d’état de nuire (il semble qu’ils aient été abattus par les policiers).

Les agents de la PNH arrivés sur les lieux, qui tentaient de dépister des criminels qui, selon des informateurs de la zone, s’étaient abrités dans un dépôt appartenant à l’église Maranatha. Mais les forces de l’ordre ont été attaquées par au moins une douzaines de bandits armés de mitraillettes Galil et Kalachnikov.

Selon des riverains, plusieurs personnes ont été tuées, selon toute vraisemblance par les policiers.

Parmi celles-ci le gardien du collège Maranatha et sa femme.

Cette source policières a précisé encore que 31 personnes ont té arrêtées dans le cadre de cette opération.

Plus d’une douzaine d’armes sophistiquées entre les mains de criminels

On a vu des hommes armés en civil baladant à Gran Ravin arborant des mitraillettes du même type que celles observées lors de cette opération. Quand on sait que plus de douze armes de ce genre se trouvent entre les mains de criminels, il faut conclure que la capitale haïtienne est une ville extrêmement dangereuse. Car on ne sait pas quand les criminels décideront de lancer une offensive contre des cibles qu’ils auront choisies à leur gré. Il faut alors poser la question : où ont-ils trouvé ces engins ?

Des personnes évoluant dans le monde des responsables du maintien d’ordre ont fait savoir que ces armes proviennent des stocks introduits clandestinement dans le pays quand Laurent Lamothe était Premier ministre. À l’époque, ont précisé ces sources, M. Lamothe, de concert avec son avocat Salim Soucar, avait placé une commande d’armes, surtout des Galil, en Israël, soi-disant pour le compte de la Police. Mais, au dire de ces mêmes personnes, moins d’une cinquantaine avait été remise à la PNH.

Ces informateurs ont révélé qu’une partie de ces engins meurtriers avait fini par se retrouver en possession de parlementaires de cette juridiction qui les auraient distribués à leurs partisans qui faisaient partie des groupes de bandits évoluant dans la zone.

On se rappelle, il y a moins de deux ans, un des chefs des bandits, qui se rendait à l’étranger, était déposé à l’aéroport Toussaint Louverture en route pour Miami. Transporté dans un véhicule avec une plaque d’immatriculation officielle, il s’était dissimulé dans un coin de la salle d’attente attendant le moment de l’appel pour s’embarquer tranquillement. Mais il fut découvert par accident et fut mis aux arrêts.

Cela montre que la Police nationale n’a aucune emprise sur les bandits. La chose la plus grave est qu’on ignore quelle quantité d’armes de ce genre se trouve dans la nature. Et qui les détient.

Il reste que Lamothe et co, qui n’ont jamais eu le contrôle des stocks d’armes qu’ils ont commandées illégalement, doit avoir une part de responsabilité dans cet affrontement sanglant qui s’est déroulé hier (lundi 13 novembre); et à la suite duquel deux braves policiers ne retourneront jamais plus dans leurs foyers.

Rappelons que cet achat illégal d’armes effectué par Lamothe et Soukar était dénoncé dans Omega News. Les animateurs de cet organe de presse en ligne étaient l’objet d’une poursuite judiciaire à Miami. Le demandeur, à l’époque n’était autre que Salim Soukar, qui accusait l’équipe d’Omega News de diffamation à son encontre, ayant, arguait-il, rapporté un mensonge à son sujet.

Au bout du compte, Salim Soukar fut débouté de sa demande, par le juge fédéral.

Somme toute, avec la remobilisation de l’Armée par Jovenel Moïse, PHTK se croit en plein dans le cible : garder le pouvoir pour au moins trente années encore.


original de cet article se trouve en P. 1, 16, à cette adresse : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2017/11/H-O15nov2017.pdf

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