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NOUVELLES BRÈVES Du 7 février 1986 au 7 février 2019

NOUVELLES BRÈVES par Pierre Quiroule II

  • Du 7 février 1986 au 7 février 2019

Ce 7 février ramène le 33e anniversaire de la chute de la dictature des Duvalier, quand Jean-Claude Duvalier, au volant de sa BMW, avec ses passagers, Michèle Duvalier Bennett et leur fils François Nicolas, âgé de trois ans, se dirigeait vers l’aéroport François Duvalier où un appareil de l’Air Force américaine attendait pour les transporter vers leur nouvelle demeure en France. Dire que le jeune dictateur déchu mentait une dernière fois à sa garde prétorien ne quand, conseillé par Prosper Avril, le jeune officier qui l’accompagnait, de dire aux soldats qui le saluaient à sa sortie de l’ascenseur, qu’il accompagnait son épouse à l’aéroport en voyage médical, qu’il serait de retour sous peu.

Mais c’était bien « Au revoir Haïti !» Car, de retour seul au Palais, Prosper Avril devait dire à certains Tontons-Macoute affublant l’uniforme du corps répressif de se débarrasser le plus vite possible de leur uniforme, car la chasse aux Macoutes était à l’ordre du jour. Tout le monde connaît la suite.

Certains voudraient nous peindre une histoire autre que celle qu’a vécue le pays sous la dictature presque trentenaire de cette famille de dictateurs, responsable de milliers de victimes, de l’exil de 80 % des professionnels et d’intellectuels haïtiens, œuvrant dans des domaines divers au bien-être des citoyens de leurs pays d’adoption, tandis que tout se dégradait au pays natal pour atteindre l’état de déséquilibre qui prédomine actuellement au pays.

On notera qu’à l’heure de PetroCaribe, la somme de neuf cents millions de dollars (900 000 000,00 $) qui a disparu avec Jean-Claude Duvalier et Michèle Bennett Duvalier, en 1986, représente la somme de deux milliards six millions de dollars ajustés, inflation incluse ($2 002 000 000,00). Il ressort que cette famille est logée à la même enseigne que les nouveaux voleurs de plus des quatre milliards de PetroCaribe, selon le dernier rapport de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif.

Se basant sur l’ignorance des faits de la nouvelle génération, on voudrait nous refiler un fils et petit-fils de dictateurs comme « le nouveau sauveur d’Haïti » du nom de François Nicolas Jean-Claude Duvalier. Bien qu’il ait dit que la seule chose à lui reprocher serait «le vol d’un biberon d’un autre bébé, car il n’avait que trois ans quand il laissa le pays, en 1986; il doit, toutefois, fournir des explications sur la nature de la fortune ayant pourvu à son éducation et à sa campagne présidentielle en gestation.


Autres activités ce 7 février

Une tempête s’annonce ce 7 février, comme pour saluer le 33e anniversaire de la chute d’une dictature et commémorer le 2e anniversaire de l’inauguration de la présidence de Jovenel Moïse, dit Nèg Ban nann nan. Le secteur, dit démocratique et populaire, a lancé un mot d’ordre de manifestations pour ranimer la flamme anticorruption et exiger le départ de l’équipe au pouvoir. Pourtant, ce même jour, le président Moïse et, sans doute, son Premier ministre se mettaient en tête de lancer «le dialogue avec tous les partis politiques », savoir que tout le monde, même les plus coriaces de l’opposition, se retrouve autour d’une table pour discuter de l’avenir du pays. Mais, Edmonde Supplice Beauzile annonce déjà l’échec du « dialogue». Dans une note rendue publique lundi dernier, elle suggère que le président «mette son mandat sur la table, qu’il fasse son mea culpa et qu’il pose des gestes concrets pour favoriser la tenue d’un dialogue ».De plus, elle se dit « inquiète du pourrissement de la situation au pays ». Par cette déclaration, Mme Beauzile dit bien haut ce que d’autres chuchotent.


Entre-temps, le 7 février, Radio Kiskeya revient dans l’air.

Dans un tweet, Frantz Duval, du quotidien Le Nouvelliste, président l’Association nationale des médias haïtiens (ANMH) souhaite qu’en solidarité avec Kiskeya, les membres de l’Association re transmettent cet événement, de 4:00 h à 4:15 pm, ce jeudi. On se rappellera que le 21 décembre, au soir, un incendie d’origine douteuse avait complètement détruit les locaux où logeait la Radio-TV Kiskeya, à Port-au-Prince. Les pompiers alertés plus d’une fois sont arrivés après la conflagration. Les responsables de la station ont intenté une action en justice. La solidarité nationale et internationale compte pour beaucoup dans la reprise des émissions tant prisées de Liliane Pierre-Paul et de Marvel Dandin ainsi que de leurs associé-e-s.

Un nouveau président au Salvador― Ex-maire de San Salvador, Nayib Armando Bukele, 37 ans, a été élu président, dimanche dernier, 3 février, au premier tour avec 57,3 % du scrutin, avec un comptage de 89 % du vote, d’El Salvador, ce pays de 6,5 millions d’habitants de l’Amérique centrale, sous une plateforme anticorruption. Un pays subissant l’assaut de gangs, El Salvador ressemble à Haïti avec des gangs occupant des zones dites de non-droit. Les autorités haïtiennes gagneraient à observer quelle politique suivra M. Bukele, Salvadorien d’origine palestinienne, pour résoudre le problème des gangs. On reviendra sur ce sujet dans notre prochaine édition.


Le président Donald Trump a, enfin, délivré son «Message à la Nation » hier soir (mardi 5 février).

Durant une heure et vingt minutes, le président s’est ingénié à toucher les cordes sensibles de tout le monde, qu’ils soient républicains ou démocrates, en introduisant différentes personnes invitées spécialement à cette fin : Deux Noirs, une femme et un homme, ayant bénéficié de pardon pour avoir été condamné à des peines d’incarcération de longue durée pour vente de stupéfiants; une fillette de 10 ans ayant bénéficié d’un programme dont le président est l’initiateur; un héros de la 2e Guerre mondiale; deux rescapés du nazisme; deux survivants de l’attaque antisémite à Pittsburgh, Pennsylvania, l’année dernière, etc. Applaudissements de démocrates et de républicains, cela va sans dire. Habilement, il a avancé que l’on doit travailler ensemble et réussir des merveilles en tant qu’Américains. Mais comment peut-on y arriver avec des « investigations inutiles»? Suivez mon regard ! Les démocrates n’ont pas applaudi. Et puis, il a parlé de mur à San Diego, une ville qui avait une réputation de criminels qui hantaient la société. Depuis l’érection d’un mur là-bas, c’est le changement pour le bien de toute la communauté. Pas d’applaudissement de la part des démocrates. En tout cas, il ne parle plus d’un mur en béton, mais d’une sorte de séparation qui n’obstrue pas la vision. On reviendra la semai ne prochaine avec des détails.

Le président Trump en porte à faux avec les professionnels de l’Intelligence

Le président Donald Trump est parti en guerre, mercredi dernier (30 janvier), contre les professionnels chargés des services d’intelligence des États-Unis (EU), allant jusqu’à dire que ces «gens des services d’intelligence me paraissent extrêmement passifs et naïfs en ce qui concerne l’Iran. Ils se trompent à son sujet.  . . . Il faut être sur ses gardes avec l’Iran. Peut-être que le personnel du Service d’intelligence devrait retourner en classe ».

Cette sortie du président sur Twitter était en réaction aux témoignages des chefs d’intelligence, la veille, par devant un comité du Sénat où ils avaient exprimé des points de vue contraires à ceux du chef d’État relatif à certains pays, dont l’Iran, la Corée du Nord et l’État islamiste, plus connu sous le nom d’ISIS.

Concernant l’Iran, bien que le président Trump ait renoncé à l’entente pourtant cautionnée par les alliés européens des Américains, ayant laissé tomber des sanctions contre l’Iran, les professionnels maintiennent que jusqu’à présent ce pays tient parole. En effet, Dan Coats, directeur de « National Intelligence », le doyen des services d’intelligence, a avancé lors de son témoignage au comité sénatorial, le 29 janvier : « Nous ne croyons pas que l’Iran entreprenne actuellement des activités que nous jugeons nécessaires pour la production d’un engin nucléaire ».

Par contre, en ce qui a trait à l’État islamiste, déclaré vaincu par le président Trump, ayant même annoncé son intention de faire le retrait des troupes américaines de la Syrie, Coats devait dire aux sénateurs : «ISIS est déterminée à resurgir et compte sous son commandement des milliers de combattants en Iraq et en Syrie». En ce qui concerne la Corée du Nord, le président Trump s’apprête à rencontrer sous peu le leader nord-coréen Kim Jong Un. Jusqu’à présent, aucune date n’est retenue. Il croit fermement que le jeune dictateur veut vraiment se défaire de son programme d’armes nucléaires. Pourtant, les professionnels de l’intelligence ne sont pas de cet avis.

Lors de son témoignage par-devant le Sénat, Gina Haspel, directrice de la CIA (Central Intelligence Agency), nommée à ce poste par le président Trump, a affirmé qu’il y a évidence que la Corée du Nord « est déterminée à développer un missile à capacité nucléaire de longue portée, à même de constituer une menace directe aux États-Unis ».

Ce n’est pas Dan Coats qui contredirait Gina Haspel. Il renchérit en disant que tandis que Kim prétend «accueillir » l’idée d’éliminer les armes de destruction massive, «quant à présent nous sommes enclins à croire qu’il s’engagera à trouver les moyens pour retenir sa capacité en armes de destruction massive et n’est pas du tout disposé à se défaire complètement de son arsenal nucléaire, ni de sa capacité d’en produire davantage ».

Dans ce bras de fer entre le président et les professionnels des services d’intelligence, ces derniers retiennent la considération des anciens professionnels d’intelligence retraités.

Ainsi, Michael Morell, ex directeur adjoint de la CIA, s’est fait le porte-parole de bons nombres en émettant un tweet, le 30 janvier, pour dire : «Ces gens de l’intelligence sont des professionnels entraînés qui se mettent, chaque jour, au service de notre nation avec honneur et dignité. Ils ne se mêlent pas de politique quand il s’agit de notre sécurité. Au grand jamais, non ! Ils méritent le respect du président, pas une réprimande en public, ce qui n’est qu’à l’avantage de nos adversaires ». Le torchon brûle. Le chef d’État n’a rien à gagner en se considérant un expert qui n’a rien à apprendre de ceux qui sont entraînés pour accomplir une tâche assez délicate. Avant de les humilier publiquement, il gagnerait, peut-être, à les renvoyer tout court. Car, de toute évidence, le président pense qu’il possède la science infuse.

Pierre Quiroule II, 6 février 2019


cet article est publié par l’hebdomadaire Haiti-Observateur, édition du 6 février 2019 et se trouve en P. 16, 12 à http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2019/02/H-O-6-fevrier-2019.pdf

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