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Soulouque

Kagamé Dans les Vins des Vingt est-il l’Homme Tant Attendu de l’Afrique ?

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ par Dan Albertini

  • Kagamé Dans les Vins des Vingt est-il l’Homme Tant Attendu de l’Afrique ? 

Entre (). Vlad (Poutine) ira-t-il se percher sur l’île d’Haïti en bridant la RD sur un élan incoercible, par un coup trompeur, ou pour un effet paroxysmal agaçant tonton, dans l’âge mental de voisin haïtien ? Lequel d’abord, de ces treize millions worldwide qui croient si bien-dire en le vocable l’agenda du Blanc ? Ce serait la catastrophe pour tous. Fermons les ().

L’Afrique a changé de modèle depuis la libération de Diane Rwigara et l’on soupçonne la main cachée de Paul Kagamé dans ce nouvel évangile. Soit obligé par une conjoncture, soit en quête de nouvelle conjoncture après s’être offert le constat du reste de l’Afrique continentale, Kagamé va-t-il débloquer les droits humains a minima à Bujumbura aussi ? Avouons que ce serait un gain. Mais, un honneur pour Kagamé aussi. Car, il n’y aurait de gloire à ressembler au triangle Bachir-Deby-Sisi. Sisi puisqu’il n’est pas autonome ni productif par le delta du Nil, mais subsidiaire de la situation conflictuelle arabe non inventée, mais crée de l’ego. Derby, car l’on considère sournoisement sa fin comme un allègement de la peine du Tchad, ce malgré l’économie du pétrole. Bachir si l’on considère la scission du Soudan du Sud par sa faute, il ne sait unir, surtout avec un mandat international du TPI. Tout subsaharien vous dira que Kagamé exerce un contrôle rigoureux sur le Congo Zaïre, sur le Burundi et bien plus loin sur d’autres frontières. Pourquoi cette visée expansionniste si ce n’est pas pour le bien-être africain ? Kagamé aurait été ainsi plus qu’une ombre au sommet du G20, mais l’ombre élargie dont nul ne connait la mission qui s’apparente à celle de Castro de Cuba qui a su aboutir à la diplomatie médico-pratique. Kagamé viserait lui-même plus que le honoris causa, mais une véritable machine intello-pratique de PhD exportable. C’est du moins le point de vue exprimé d’un secrétaire parlementaire haïtien, depuis 2010.

Joseph est mon voisin d’un palier plus haut, côté soleil couchant. Il est le naturalis legatum (ambassadeur) de la cause de tout Noir déclaré rencontré sur son passage. Ce, autant à l’église qu’il fréquente que sur l’ilot de bâtisses qui forment notre parc immobilier donnant sur (2) boulevards et sur (1) rue intérieure. Rwandais, il parle le français, l’anglais et au moins une des langues de l’Afrique, dont le rwandais, le swahili, le lingala. Il est l’ami de tous les Blancs du cartier, ainsi que les autres formant une sorte de nations unies. Quand on a commencé à discuter sur la problématique des prisonniers politiques au Rwanda, il était un peu déchiré entre les performances de Kagamé et la poigne compressive de cet ancien chef militaire qui a connu la guerre, la misère dans l’enfance. Joseph rêve souvent de libération, de plus de liberté au Rwanda afin de mettre en œuvre tous les cerveaux du pays qui peuvent servir tant à l’Afrique qu’au Burundi et évidemment au Rwanda. Il a le nez fin pour flairer les bonnes affaires et les positions de responsabilité. Grand négociateur il sait vous trouver l’appartement recherché. C’est dans ce contexte qu’il m’avoue sa première surprise à la libération de trois premiers prisonniers politiques dont Diane Rwigara, une figure emblématique de l’opposition. C’est avec un zeste de bonheur mêlé de craintes qu’il m’explique sans délai la nouvelle vague de relaxation de prisonniers réputés politiques au Rwanda. Kagamé aurait changé de méthode ou de spectre. Permettez, je souligne un fait : Joseph est le pur produit de la fierté Kagamé.

En observant le président Kagamé au milieu des vins du G20, à Buenos Aires, l’observateur intéressé trouvera encore plus curieux chez cet homme qui semble d’un profil de percée louverturienne, dirait le défunt professeur Manigat, le fait du courage de rééditer le cerveau rwandais dans une autre langue que le français colonial tout en sachant gagner des victoires sur cette même langue, à l’OIF. D’où la question : qui est le Rwandais qui pense en anglais en même temps en français, en rwandais, etc. ? Grand échiquier des neurosciences, après autant de spasmes coloniaux nocifs hérités du Code noir. Cet homme est-il dans les faits, une réincarnation du génie global de Toussaint Louverture qui savait négocier le principe des indépendances tardives africaines par extension, est-il ce réveil même s’il faut lui reprocher le pacte du président téméraire ? Joseph est lui-même de plus en plus partagé sur le sujet. Ah oui, il connaît Toussaint, Dessalines et l’indépendance haïtienne.

Si, et seulement si, Joseph arrive à trouver en son président rwandais autant de sympathie que de rigueur, ainsi dira-t-on que la diplomatie de l’abandon et de la menace est écartée des assemblées d’Addis Abeba, pour le meilleur de l’Afrique autrefois pharaonique. Aussi, les vins tunisiens viendront remplacer les Portos du Portugal pour l’Afrique lusophone ; les Paarl sud-africains, les millésimes de Bourgogne pour l’Afrique francophile ; les Nanawax ivoiriens, les Scotch & Soda de Canarby Street vestimentaire de Londres.

La grande question reste cependant pendante : la vague de libération de prisonniers politiques au Rwanda peut-elle s’exporter aussi au Burundi ? Kagamé devrait pouvoir impressionner bien avant un autre G20, pour répondre aux critiques soit de Moscou, soit de Toulouse, soit de Washington en crise avec le prince sans couronne, Donald Trump.


cet article est publié par l’édition de l’hebdomadaire Haiti-Observateur, édition du 19 décembre 2018 et se trouve en P.14 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/12/H-O-19-dec-2018.pdf

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