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Soulouque

Haïti, la Oblige un Débat Public sur le Président Martelly

DIPLOMATIE INTERNATIONALE ET SOCIÉTÉ par Dan Albertini

  • Haïti, la <<notion du contrat>> oblige un débat public sur le président Martelly
  • fait-il l’objet d’une fausse vraie double identité, quand nous avons besoin d’une politique étrangère bien définie ?

La Constitution de la République est-elle en veilleuse avec son institution militaire sans Etat major, avec son CEP figé provisoire, avec son système d’éducation national asymétrique ? Si tel est la situation, comment brandir l’intégrité constitutionnelle quand nous sommes amusants dans la gestion politique de notre charte fondamentale ? Un raisonnement fort simple propose d’ailleurs une importante interrogation : qui de nous possède hors de tout doute raisonnable, les compétences adaptées pour rétablir la barre de la loi mère, à court terme, dans le sens de l’acceptation nationale fonctionnelle, mais surtout, dans le sens d’une épargne de l’ingérence étrangère : Rony Gilot, Gracia Delva ou Georges Michel ? Je plaide en faveur du Président Martelly car nous sommes en retard dans la définition d’une politique étrangère pour notre nouvelle diplomatie. Mais avant tout, il doit comprendre que la France judiciaire a condamné Chirac tandis que Duvalier court toujours, comme si Prospère Avril était aux commandes. Le Président Martelly a le devoir d’expliquer pourquoi il se proposait d’amnistier Duvalier. Une pierre d’achoppement.

La notion du contrat Nous avons une fois de plus consulté le professeur Frantz Voltaire sur cette notion et, il l’évoque sans détour, encore une fois, même s’il dit ne pas connaître le personnage en question. Quand il y a une charte fondamentale qui établit les règles, elles doivent être appliquées, c’est à la nation de se démontrer mature et digne de sa souveraineté. Dumarsais Siméus avait été écarté dans le temps, et, tant d’autres, pour diverses raisons. Martelly n’est pas au dessus de la loi, à moins d’une fausse vraie double identité conclut-il. Nuance-t-il cependant, il faut aussi tenir compte du rapport de force versus le rapport de risque, s’il y aurait une vraie fausse double identité (nationalité). Ce sera à notre, là où la République s’était égarée lors du dernier scrutin. L’international diplomacy ne saura nous attendre, nous amusants, cette fois-ci.

L’autre pierre d’achoppement Ce ne serait pas la première brèche avec la constitution en vigueur. Laquelle d’ailleurs ? Non plus la première dans l’histoire d’Haïti. Que dire du laxisme parlementaire ! Mais avant tout, de la première sous l’empire à celle en cours, l’état haïtien a toujours pénalisé ses enfants. D’abord en interdisant la régence à la femme haïtienne, ensuite, sa nationalité à la femme haïtienne qui épousait un étranger. Et, pour finir, la nationalité aux Haïtiens vivant à l’étranger sous le prétexte de la double nationalité. Un fonctionnalisme pervers en considérant le besoin pratique du personnage de Michaëlle Jean aujourd’hui et, la large utilisation du facteur étranger dans les affaires stratégiques et confidentielles de l’état.

Les brèches se multiplient Le Parlement veut juger, mais quel Parlement ! Prenons par exemple l’affaire Bélizaire diffusée par Island Tv Chanel. Un Parlement sourd aux terribles déclarations du député Bélizaire qui affirme lors d’une entrevue avec la journaliste Lucie Tondreau de Island Tv Chanel à Miami vers le 6 décembre 2011, être impliqué et criminalisé lors d’une altercation meurtrière à Pèlerin 9 en 2003 avec l’équipe de Dany Toussaint. Il admet, mieux, il affirme un fait : cela avait provoqué la mort de plusieurs personnes. Étions-nous en guerre. Ce sont pourtant des faits et non des appréciations. Si donc la justice est réellement indépendante, telle que le veut une constitution intègre, comment les gestionnaires de la justice ne se soient inscrits en faux face à ce crime présumé mais déclaré ? Comment le Parlement se soit tu alors que ce présumé criminel fait partie du corps, mieux, risque d’aller encore plus loin en politique, et, pire, soit un législateur face à une constitution qui interdit le crime.

Nous n’étions donc pas en guerre. Seul un juge peut donc statuer sur un cas de légitime défense. De plus, Bélizaire ne remplissait pas une fonction légale qui lui autorisait de tuer. Ce qui était prévisible est donc arrivé, ce pourquoi nous reprochons aux acteurs en place leur amateurisme indomptable. Comprenons la pierre d’achoppement collatérale quand le juge d’instruction en charge de l’enquête sur Duvalier n’ait pas jugé bon d’interroger le président en fonction dans le but d’instruire son enquête, puisque Martelly s’était inscrit en faveur d’une amnistie pour Duvalier. Un innocent n’a besoin de pardon ni d’amnistie. Reconnaissons que le Parlement et la Justice sont encore dans le même panier à crabes.

D’autant plus que l’armée constitutionnelle est démobilisée, sans Etat Major, un curieux mélange avec un CE Provisoire qui fournit : Parlementaire, Président, Élu municipal etc. Autre brèche, nous fonctionnons en plein accroc constitutionnel avec tous ces enfants haïtiens qui ne fréquentent pas l’école alors que nous avons un gouvernement assermenté depuis …, qu’avec 208 ans d’indépendance. Le Parlement ne juge le gouvernement ni la République incapable. Seul le Président se bat pour outiller ces enfants républicains victimisés. Evincer ce président aura en matière de rapport de risque, plus que des effets pervers.

La curiosité doit être poussée encore plus loin. La structure parlementaire aura causé un profond dysfonctionnement avec le dossier de l’amendement constitutionnel troqué, ce qui plonge le pays dans une crise déficitaire grave. Qu’en est-il de son secrétariat ? Pas de compétences pour une enquête sérieuse à ce jour. Que cache ce silence sur les responsabilités du secrétaire parlementaire Rony Gilot alors que certains indices soulèvent des doutes sur cet activiste duvaliériste que le journaliste du Nouvelliste décrivait comme un grand débroussailleur. Et si Rony Gilot était la main cachée qui desserrait les boulons !

Les brèches sont encore plus graves. L’état haïtien a collecté pour des passeports livrés à des doubles nationaux, Cela pendant plus de dix ans. Tout le monde le savait. L’état est pris par défaut et devient délinquant et illégal. L’état doit alors rembourser car il aurait livré des faux dans les titres pour alimenter ses caisses. Pour corroborer, l’état par ses représentants officiels définit qui est patriote par le fait de l’haïtianité soupçonné. Le dysfonctionnement constitutionnel réside en son sein. Combien de faux passeports l’état aura livré depuis tout ce temps en gardant la cotisation dans ses caisses. Israël ne cause pas autant de soucis à ses enfants, bien au contraire, il les fait venir coloniser. Le Sénégal rapatriait récemment des enfants de 1804 au nom de l’africanité. Mais Haïti !

La logique de cette hypocrisie résiderait dans le fait d’une ingérence étrangère par le fait d’une autre citoyenneté du président, ou de la violation de la confidentialité sur la simple base de la loi sur les tenants et aboutissants du conseil des ministres. Il faudrait alors que les fonctionnaires comme les politiciens canadiens ne sachent pas quand faire payer une facture ministérielle haïtienne par le ministre des finances du Canada. Où est donc cette fierté parlementaire dans tout ça ? Les Parlementaires devraient dans leur enquête, consulter l’ancien consul haïtien à Montréal, Luciano Pharaon en l’occurrence, pour mieux comprendre ces effets, dans l’affaire du prof Doucet de l’université montréalaise et, de l’influence d’un simple employé de l’entreprise SNC Lavalin, au MAE.

Le dossier Sénateur Moïse ne peut donc contribuer à faire évincer le président Martelly, d’ailleurs, nous réitérons, il fait partie d’un parlement sans racine qui pénalise la République. Pourquoi le Sénateur Kelly Bastien n’avait rien dit depuis ? Pourquoi le Président Préval aurait recommandé à Mirlande Manigat de se taire, facteur de risque versus rapport de force, dans le but d’éviter un 28 avril sanglant ? Le Président Préval aurait-il réellement donné une Jeep blindé au professeur Manigat, comme indice évocateur ? Un témoin privilégié témoigne même dans le sens d’une présumée implication du sénateur Lambert aussi. Nous parlons d’une situation d’avant les résultats. Le Parlement est totalement désarmé en ce sens.

La République saura-t-elle maitriser aujourd’hui un débat public sur la nationalité du président, pour répondre à la <<notion du contrat>> ? Nous savons tous qui est le Président Michel Joseph Martelly. Les Parlementaires auront beau convoquer le président qu’ils ne peuvent formuler constitutionnellement leur interrogatoire. Le président n’est pas obligé de s’accuser lui-même tandis que le Sénat a le devoir de fournir des preuves pour interroger le président sur l’authenticité de ces documents légaux et non sur des copies qui pourraient être des montages simplement. Le président n’est obligé de tenir compte qui si les autorités concernées démontrent que les documents sont authentiques et non fausses, par expertises ou par déclaration officielle des états concernés. C’est une notion de droit et de droit international qui va coûter à la Républiques : finances et compétences qui nous font défaut à moins d’introduire des étrangers dans les affaires confidentielles de l’état. Les pièces demandées au président ne font-elles pas partie de ce qui a déjà été fournies au CEP, ce qui ne l’oblige à en fournir encore, car le parlement a tout simplement le devoir de s’adresser au CEP.

Ne sommes-nous pas obligés par une gestion politique de la constitution, pour nous accorder le temps de réparer convenablement mais en demeurant fonctionnel ? Nonobstant l’obligation de mettre des balises temporaires pour éviter des dérapages. Le temps de réaliser un référendum national sur certains besoins vitaux qui dépassent les compétences du député Delva, du vieux Duvaliérisme désuet et sans génie de Gilot. Nous nageons dans l’improvisation.

Nous avions pourtant attiré l’attention avant le scrutin, dans une double édition canadienne et européenne, sur la nécessité d’un vote historique de préférence. Un vote en faveur d’une réparation républicaine par rapport à la femme, par le symbole de Mirlande Mannigat. Cette forme de réparation républicaine proposée aux enfants du pays avait pour but de prévenir les dérapages que nous vivons aujourd’hui. Lesquels dérapages se multiplieront encore même après ce quinquennat car nous avions suggéré aussi la série des grands procès de l’histoire pour une Haïti nouvelle afin de permettre à la République d’exorciser ses vieux démons, de récupérer sa fierté et de justifier sa souveraineté.

Notre vision était claire et notre perception était juste, dans le sens d’éviter d’ébrécher notre souveraineté une fois de plus. Une fois de trop. Cette proposition politique et historique n’était basée sur la performance de Mirlande Mannigat sur le terrain, mais elle symbolisait la majorité écrasée par toutes nos constitutions antérieures. Nous avions besoin d’un vote historique, de réécrire notre histoire, de porter des réparations, profitant des leçons du cruel séisme, afin de repartir d’un bon pied. Le peuple souverain a fait son choix, nous devons payer les conséquences maintenant. Pénaliser un enfant de 1804 est carrément anti constitutionnel. Sommes-nous à un point de non retour, obligés de reloger une constituante, ou, sommes-nous dus pour un scénario inutile ‘’Obama birth certificate’’ ?

Martelly ne doit donc partir de ce fait, ni les autres enfants du pays, sous prétexte d’une double nationalité. C’est un problème qui dépasse les compétences du Parlement car nous sommes désormais obligés par un référendum républicain pour ce faire tandis que nous n’avons pas les moyens. Ce n’est plus à l’étranger de le faire à notre place car c’est encore plus grave que la simple notion du contrat évoqué contre le président Martelly. L’esprit de la constitution ne devrait-elle pas garantir tous les citoyens dans le but même d’éviter cette érosion citoyenne, comme aujourd’hui ces enfants qui ne vont pas à l’école et dont les parents sont obligés de regarder sous d’autres cieux pour leur garantir le pain quotidien au risque de se le garantir par une double nationalité dans des pays sous effet du racisme ? Qu’adviendra-t-il plus tard de ces enfants républicains abandonnés qui voudront garantir eux-mêmes : parent, famille et patrie ? La constitution est donc prise par défaut, comme dans le cas de l’argent cotisé pour un vrai faux passeport haïtien remis à ces doubles nationaux. La République va-t-elle rembourser ces millions de dollars ?


cet article est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 15 février 2012 et se trouve en P.

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