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Soulouque

Jean Henry Céant Installé à la Primature, la Crise Sociopolitiq […] Commencer

Jean Henry Céant Installé à la Primature, la Crise Sociopolitique ne fait que Commencer

on imagine mal que les deux Chambres aient ac- cordé un vote de confiance au citoyen Jean Henry Céant, le pire candidat que Jovenel Moïse ait pu choisir pour diriger le gouvernement. Cela confirme le fait que la conspiration Présidence-Parlement pour piller Haïti va continuer de plus bel, après les dénonciations qui ont été faites exposant les actes de déprédation de ces deux entités ayant culminé à la dilapidation des USD 3,8 milliards $ du fonds PetroCaribe et d’autres ressources du pays escamotées à travers les ministères qui pourraient même dépasser les sommes avancées dans le pillage du compte alimenté par la vente du brut vénézuélien.

Le notaire Céant a été choisi comme Premier ministre par Jovenel Moïse, à l’instigation de Michel
Martelly, dans le but précis d’éviter que le jour soit fait sur l’usage des milliards de dollars détournés par les dirigeants du pays, au cours des dix dernières années. Dans la mesure où le notaire Céant se trouve impliqué dans nombre de transactions liées au dossier PetroCaribe, on ne peut espérer qu’il mène régulièrement la lutte contre la corruption, le blanchiment d’argent et d’autres crimes financiers
commis par les femmes et hommes au pouvoir et anciens hauts fonctionnaire de l’État. En la personne du nouveau Premier ministre, les administrations qui se sont succédé, de l’équipe Préval-Bellerive, à celle de Moïse-Lafontant, en passant par Martelly-Lamothe et Martelly-Paul (K-Plim), croient avoir la garantie du maintien du statu quo. Aussi, les personnes et compagnies accusées d’avoir conspiré pour perpétrer le plus grand délit pénal jamais enregistré depuis l’indépendance d’Haïti pensent-elles avoir trouvé le moyen idéal pour se mettre à l’abri des poursuites judiciaires qui devraient les attendre.

En effet, selon les dernières informations émanant des milieux non conformistes des pratiques illégales
et criminelles, dans la gestion des affaires publiques, Jean Henry Céant se trouve au centre de quasiment tous les contrats passés de gré à gré entre les gouvernements et les firmes engagées pour exécuter les travaux, au cours des dix dernières années, pour citer le président Moïse. En sus de tout cela, notaire de son état, Me Céant est dénoncé d’être à l’origine de la création à la dernière minute de
sociétés engagées dans l’exécution des travaux de reconstruction des infrastructures, après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Y compris des compagnies montées par le puissant et richissime sénateur dominicain Félix Bautista ayant bénéficié de contrats pour des centaines de millions de dollars américains, dont des paiements d’avance. C’est aussi le cas pour d’autres sociétés haïtiennes créées dans les mêmes conditions, et qui ont participé, avec la complicité des autorités du pays, aux détournements de fonds publics, à la faveur de la surfacturation.

Pour avoir collaboré à toute une série de négociations et transactions occultes avec le nouveau Premier
ministre, les parlementaires, qui ont voté pour lui faciliter l’accès à la Primature, n’ignorent pas les multitudes de mauvais coups portés contre Haïti auxquels est associé Me Céant. On ne finira jamais de les souligner, tant ils sont odieux. Le notaire, désormais Premier ministre, ne peut pas oublier les nombreuses victimes qu’il a faites, dans le cadre de sa profession. Et les sénateurs et députés, qui ont
accueilli favorablement l’énoncé de sa politique générale, ne peuvent prétendre ignorer les mauvais actes qu’il a perpétrés contre l’État et les clients qui l’ont accusé de les dépouiller de leurs propriétés. Il ne s’agit pas de faits constatés dans le cadre des relations menées dans le secret habituel entre pourvoyeur de service et client, mais plutôt de véritables scandales ayant éclaté au grand jour, et qui ont dégénéré en esclandres dans les médias. De telle sorte que Jean Henry Céant passe pour un notaire dont les pratiques de travail n’attirent pas nécessairement les demandeurs réguliers de service dans ce domaine.

Comment les parlementaires qui lui ont décerné un vote de confiance avec une majorité confortable peuvent-ils prétendre ignorer la réputation de ce notaire, jusqu’à favoriser son investissement des pouvoirs réservés au second membre de l’Exécutif ? De toute façon on ne saurait évoquer ici l’idée d’ignorance, car il incombe aux sénateurs et députés, dans le cadre de leur contrôle de l’Exécutif, de mener des enquêtes à bon escient sur la personne choisie pour assumer la plus haute fonction du pays, à côté du président de la République. Dans la foulée du vote positif accordé à la candidature de Céant par une forte majorité, dans les deux Chambres, d’ores et déjà, des observateurs accusent les parlementaires haïtiens de manquement au devoir. Car, par cette décision presque unanime, ces derniers, encore une fois, tournent le dos à leurs mandants dont ils ont pourtant juré de défendre farouchement les intérêts.

Certes, en donnant son aval à Me Céant, les parlementaires haïtiens ont prouvé qu’ils n’ont rien appris
des événements violents des 6, 7 et 8 juillet derniers. Puisque, par leur vote, ils se déclarent solidaires de Jovenel Moïse et ses proches collaborateurs. Car, au lieu d’œuvrer pour créer les conditions afin d’épargner à la nation la répétition de tels traumatismes, ils ont, par leur décision, autorisé le notaire Céant à diriger l’administration et ainsi ouvert la porte toute grande à des conflits sociopolitiques aux conséquences imprévisibles. En ce sens, nos parlementaires ne se sont pas seulement dérobés à leurs devoirs, ils deviennent résolument irresponsables. C’est bien le cas des élus du peuple s’érigeant en conspirateurs avec l’Exécutif pour escroquer le peuple haïtien et appauvrir le pays,

De toute évidence, la nation n’est pas encore au bout des mauvaises nouvelles, eu égard à la déprédation des dirigeants sur les ressources publiques. Puisque, au fur et à mesure que se délient les langues, sous les pressions de PetroCaribe, de nouveaux actes de détournements de fonds son révélés. Ainsi que l’exposition de prêts faramineux offerts à des alliés politiques et dans les affaires. Au train où vont les choses, le scandale PetroCaribe n’est que le bout de l’iceberg.

Au fur et à mesure que les jours passent, on saura qui, au sein de l’administration publique, ont participé à l’opération de mise à sac du pays. En sus des millions qu’ils réalisent avec leurs alliés du monde des affaires bénéficiant de centaines d’USD millions $ détournés du fonds PetroCaribe, ils retirent, sous forme de prêts de l’Office national des assurances vieillesse (ONA), des sommes fabuleuses. Pourtant, les travailleurs, ouvriers et autres salariés contribuant régulièrement à ce compte, en vue de leur retraite, ont toutes les peines du monde à obtenir une avance par rapport à leur retraite, quand, d’aventure, ils ont la chance de se voir octroyer quelques milliers de gourdes. Avec une administration publique évoluant dans l’opacité totale, seuls les dilapidateurs des ressources de l’État savent qui honore les paiements sur le remboursement de ces dettes envers l’ONA.

À la lumière de toutes ces informations tout à fait négatives véhiculées sur Me Céant, on ne peut que
conclure qu’il est le « notaire officiel » de l’État haïtien ayant le privilège de jouer un rôle exclusif dans les opérations financières des dix dernières années, opérations, rappelons-le, caractérisées par la surfacturation des contrats, pour répéter le chef de l’État.

Tel que décrit, Jean Henry Céant est l’allié incontesté de la gent au pouvoir, l’homme de confiance de la
présidence et des parlementaires véreux et le « dépositaire des secrets des gouvernements tèt kale ». À partir de tout cela, on comprend pourquoi Jovenel Moïse et ses alliés au Parlement se sont entendus pour faire du notaire le successeur de Jack Guy Lafontant. Voilà un vassal succédé par un « associé » bon à tout faire. Dès lors, la continuité des décisions criminelles est assurée; et les mesures de répression contre celles-ci sont définitivement écartées.

Dans une telle situation, le peuple, qui descend dans la rue pour demander la restitution des milliards
de dollars détournés du fonds PetroCaribe, ainsi que d’autres ressources de l’État volées, est prêt à se mobiliser pour demander des comptes à tous les hauts fonctionnaires coupables de continuer la valse des millions au détriment des déshérités du sort. La Présidence et le Parlement ont raté une occasion en or d’arrêter la crise socio économique déclenchée par la politique de l’autruche de Jovenel Moïse.


cet éditorial est publié par l’hebdomadaire Haïti-Observateur, édition du 19 septembre 2018 et se trouve en P. 10 à : http://haiti-observateur.ca/wp-content/uploads/2018/09/H-O-19-Septembre-2018.pdf

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